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Litter à taire
17 septembre 2013

Carnet de Paris II

            CARNET DE PARIS II

 

Solferino jaillit, sous la pluie de Décembre,

Comme un passage mort, il vidait l'avenue;

Des murs gris de Paris, sortit la tête nue

D'un breton pur et vrai, qui cherchait une chambre.

 

Ernest - c'était son nom - serinait dans sa langue

Des mots inaudibles, véritable obsession:

"N'eo ket gwir ! N'eo ket gwir ! ", à la moindre émotion,

Qui, dès les premiers coups, chavire, gîte et tangue...

 

Mais, ce matin, Ernest, col roulé noir et veste,

Allait, tout bellement, comme un enfant précoce,

Canne heurtant les pavés, vivement à la noce.

 

Etudiant, départi, beau sourire modeste,

Il ne fit que rêver, luxures dans Paris

Qu'il n'espéra longtemps : nulle ne le chérit.

                                   Le 10 Janvier 2000, très tôt.

 

Précision sur le vers 7 : la phrase, en breton, eveljust, se prononce "nékégouir" et fait bien trois syllabes pour respecter mon alexandrin de facture très classique : 6/6 sauf au vers 6 où je tords le canon comme l'aurait fait Rimbaud ou d'autres après lui.

Je laisse aux littérataires curieux le soin de rechercher la traduction de la phrase évidemment !

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