Nous y sommes (manière d'ouverture ou avant-récit)

   Comme ouverture, je ne ferai pas cette préface étrangement programmatique inspirée de la chanson Pierre de Barbara que j’avais écrite pour mon recueil. Ce matin, il ne pleut pas, Pierre est à la maison, le bassin s’assèche et pour l’instant et nous n’avons pas encore de remise…

   Mais plutôt donner quelques explications. J'ai choisi d'ouvrir ce blog pour matérialiser et faire connaître ce que j'ai écrit années après années. Ce ne sont pas des chefs-d'oeuvre, je ne suis même pas sûr que nous puissions qualifier cela de littéraire. Ce sont des pages, accumulées, que je vais donner à la lecture à tous ceux qui le veulent. Cela ne dormira plus dans des cartons, sur quelque support informatique devenu illisible avec le temps et j'ose espérer que cela se perdra ainsi moins. Ne serait-ce que parce que mes deux ou trois lecteurs auront retenu des phrases, des brides et des intentions.

   Le temps qui m'est offert actuellement permet de me recentrer sur ces activités. L'inspiration revient par moment. L'envie d'écrire aussi. Ainsi vais-je pouvoir faire le nécessaire pour faire connaître une partie de mon intimité.

   Vous trouverez ici de tout. J'ai essayé toutes les formes littéraires : poésies, récits, théâtre ou essais. Toutes ces formes seront publiées selon mes envies. Il y aura aussi des brouillons, des tentatives, non finies ou en cours sur lesquelles j'attendrais votre retour.

   Je reviens, nonobstant, sur le nom de ce blog, Litter à taire. Au-delà du mauvais jeu de mot, il s'inspire justement du titre que je voulais donner à mon recueil : Contes, nouvelles et autres recits à taire. Ce que j'ai écrit ou que j'écris est souvent bizarre, étrange, parfois choquant. Je voulais que le secret soit cultivé. Une forme d'hermétisme paradoxal devait surgir de ces quelques lignes tracées sur du papier. Et puis, finalement, des éléments de ma vie s'y retrouvait, parfois à peine cachés.

   Alors, c'est vrai que si le Litter peut paraître trop présomptueux, l'appelation à laquelle je pensais au début "Blog à taire" ne disait pas forcément non plus ce dont il s'agissait. Litter comme les lettres... Et ce n'est que cela. Une suite de lettres, posées, agencées du mieux que je peux pour dire ce qui germe en mon esprit.

   A taire, toujours pour le paradoxe. La lecture, ce n'est pas taire. Ecrire, ce n'est pas taire. Il s'agit d'une connivence avec mon potentiel lecteur, entre lui et mes narrateurs également.

   Une dernière chose... Ce sont bien souvent des récits de jeunesse, pleins de fougue, de maladresses et forcément inspirés de maîtres en littérature (beaucoup Huysmans, évidemment, mais aussi Proust, Stevenson - peut-être plus pour sa source d'inspiration -, Duras ou Yourcenar, Rimbaud, Verlaine ou Bertrand pour la poésie, Beckett ou Ionesco pour le théâtre, Montaigne pour les essais, certains auteurs classiques aussi...). 

   Il se peut aussi que des phrases soient très ressemblantes à certains de ces auteurs ou à d'autres. Je sais que certains pourraient hurler au plagiat. C'est nier l'histoire de la littérature que de dire cela. La littérature s'inspire, se copie, se recopie en modifiant, en augmentant ou en agrémentant. Le plagiat est une vision moderne et mercantiliste des choses. Je serai heureux si je retrouve, ailleurs, des phrases, des tournures ou des rapprochements que j'ai initiés. Maintenant, il est vrai aussi que cela ne me plairait pas de voir des pages entières sur lesquelles une simple translation a été faite sans que l'on me demande mon avis, voire un livre publié à partir de ces écrits avec un autre nom d'auteur.

   Je réclame aussi d'une certaine façon votre indulgence et votre critique bienveillante car beaucoup de ces écrits ne sont pas très bons ou ne plairont pas ; mais je les publirai quand même. J'attendrai vos commentaires...

   Tiens, un chat vient me voir... Mais pas de souris... Quand je vous disais "programmatique"...